Jeux Olympiques
  • 5 août au 21 août 2016
  • Jeux
  • Rio de Janeiro (BRA)

JO Rio 2016 - Interviews

Carabine

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Cyril GRAFF

Comment as-tu abordé cette épreuve (60bc) ce matin ?

« Ce matin dès que je suis sorti dans le village olympique, j’ai vu les drapeaux et le vent qui soufflait. Je me suis dit « oula ! ». Mais finalement, je me raisonne et me dit que c’est pour tout le monde pareil. Je partais donc serein pour le stand de Déodoro. Lors de la mise en place et des essais tout se passe bien, j’ai envoyé du lourd !

Ensuite le match commence et comme sur la période d’essai ça part bien. Mes trois premières balles sont difficiles à tirer, en raison de la pression mais je me ressaisis et je termine cette première série à 105,4. Ensuite, je n’ai pas vraiment eu de moment de doute mais ce n’était que du petit 10, cela tournait un peu et comme tout est compté au dixième, chaque écart compte. Par la suite cela m’a fait douter, cela m’a mené dans un engrenage pour essayer d’accrocher de plus gros 10. J’ai fait un retour sur ma technique mais je subissais pas mal le match.

Je me suis relevé trois fois mais dès la première fois je n’ai pas réussi à enclencher le truc qui m’aurait permis de revenir. La deuxième fois que je me suis relevé j’ai repris mon schéma technique et cela a bien marché avec une bonne dernière série. Malheureusement elle me coûte la finale avec un 9,5. Le 9,5 je ne sais pas… Petit vent contraire me dit-on ensuite mais au moment où je tire je ne le vois pas… Je baisse la tête, je fais mon entrée en cible et à ce moment-là, le vent ne m’a pas alerté. Je tire cette balle et je paye la taxe avec ce 9,5 à gauche. Je me suis dit que rien n’était perdu et que le match des JO c’est le match d’un jour et plusieurs sont loin aussi. Mais bon, cela ne passe pas aujourd’hui. Dans l’ensemble ce match n’est pas si mauvais mais j’ai beaucoup de regret sur ce 9,5 que je n’ai pas vu. »

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Jérémy MONNIER

Comment as-tu vécu ces Jeux Olympiques ?

« Jérémy J’ai commencé par l’épreuve du 10 m. Ce match a été compliqué de bout en bout en raison de l’enjeu. Il m’était difficile d’appuyer correctement sur la détente, surtout en début de match. Le droit à l’erreur n’existe pas à ce niveau. Il y avait certes cette pression mais il faut dire que depuis un mois environ mes sensations à l’entraînement n’étaient pas bonnes. Il y avait beaucoup d’instabilité et je n’ai pas réussi, ici non plus, à retrouver ce que je connais. Mes deux premiers tirs étaient bons mais ensuite les choses se sont dégradées, cela est devenu compliqué et je n’ai pas trouvé les ressources pour revenir.

Dans l’épreuve du 60 balles couché, c’était différent. D’une part j’avais moins de pression car j’étais moins attendu et d’autre part du fait que l’on bouge moins que debout à 10 mètres. Même si, du fait du système de comptage au dixième, le moindre écart est pénalisant. Au couché ce sont principalement des erreurs techniques, des difficultés dans l’enchainement des coups qui m’ont fait défaut. J’avais même par moment du mal à contrôler les drapeaux qui indiquent le vent. La performance était possible mais dès que je perds un peu de lucidité je fais des fautes de vent qui impactent immédiatement le résultat. Il est vrai aussi que je suis trop lent à certain moment. Il est facile d’envisager de tirer vite pour éviter les phénomènes météo mais tirer avec la pression c’est autre chose !

Je n’ai pas encore vraiment analysé ce que j’aurais pu faire de mieux. Forcément j’ai quelques regrets mais il faudra faire un bilan au retour. Je souhaite repartir pour quatre ans et je vais rapidement me projeter pour Tokyo. J’ai déjà des idées sur le travail à effectuer sur la partie matériel, la technique et l’environnement dans lequel je souhaite évoluer. Je rejoins l’INSEP l’an prochain à temps plein pour préparer cette nouvelle échéance. Je souhaite également continuer à travailler avec les jeunes comme je l’ai fait ces dernières années avec les cadets. Cela m’apporte beaucoup car cela me permet de réfléchir sur ce que je fais, sur le comment et sur la façon de l’expliquer, de faire passer le message. Avec eux il est important de simplifier son tir. Leur contact m’amène de la diversité et un enrichissement personnel.

Les JO représente toujours un moment grandiose. Et même si à Rio c’était plus compliqué qu’à Londres pour certains aspects, grâce à la magie de la cérémonie d’ouverture et la qualité des installations, on a tous les jours des étoiles dans les yeux. Je voudrais remercier mes partenaires : le département du Doubs, la ville et le club de Pontarlier, la FFTir, l’INSEP, le Creps de Wattignies, Objectif médailles et toutes les personnes qui ont participé à mon projet de crowdfunding sur sponsorise.me. Merci ! »

Pistolet

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Céline GOBERVILLE

Comment as-tu abordé cette épreuve (10 m) ce matin ?

« Depuis mon arrivée à Rio j’étais un peu stressée. De nombreuses émotions ressurgissent depuis quelques temps. Le fait d’être ici amplifie ce phénomène et par là même mes souvenirs de Londres 2012. J’avais très à coeur de réaliser une performance similaire, de pouvoir revivre les mêmes choses.
Concrètement, sur le pas de tir, j’ai réussi à me libérer facilement de ce facteur et mon niveau de stress ne me semblait pas perturbant. J’avais pris l’option de me concentrer sur la visée, le lâcher-prise et de tout mettre en oeuvre pour aboutir à une bonne coordination des éléments.

Avant le match, j’avais quand-même le sentiment que cela allait être compliqué. Ma saison à 10 mètres n’a pas montré que des signes rassurants et sur un match tel que les jeux olympiques tout peut basculer très vite, dans un sens comme dans l’autre.
Les dix derniers coups étaient compliqués par rapport aux deux séries du milieu de match. Les bougés se sont accentués et la pression artérielle s’est accélérée. J’ai même connu plusieurs alertes, avec des coups un peu lointain dans le 9 ou le 10,0. Je me suis également appliquée à ne pas lâcher mes coups et j’ai dû souvent reposer mon arme pour recommencer ma séquence. Malheureusement, un 8 tiré à la 39e balle me prive de l’accès en finale. À ce moment-là il ne me restait plus qu’un plomb et finir sur un 10 était important même si cela ne suffit pas. Je suis forcément déçue car cela s’est joué à peu de chose.

Maintenant, après le match, je ressens deux types de sentiments différents. Je suis globalement satisfaite du score réalisé. Au vue de ma saison, je ne pensais pas faire aussi bien, même si j’ai tout organisé et mis en oeuvre pour que tout fonctionne aujourd’hui. Je suis passée par des moments difficiles et là, du fait que des choses se sont mises en place, cela me fait plaisir et me rassure pour la suite. Par contre je reste forcément frustrée. Si ce 8,9 passe 9,0 c’est un point de plus au compteur et l’accès à la  finale en poche.

La suite justement ce sera un peu de vacances et la reprise début septembre déjà pour préparer le championnat de France des clubs.
Ce match fait partie d’un chemin, je suis à la fois triste car c’est quatre ans de préparation pour arriver à ce résultat mais j’espère aussi que cela m’amènera plus loin dans quatre ans car ma motivation reste la même ».

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Stéphanie TIRODE

Comment as-tu abordé ce match à 10 mètres ?

« Pour moi l’épreuve à 10 mètres était un peu délicate depuis quelque temps. Les résultats n’étaient pas significatifs. J’avais donc besoin, en venant ici, de travailler l’état d’esprit. Walter, mon conjoint, et mon entraîneur au quotidien, m’a beaucoup apporté de ce côté-là.

L’idée clairement annoncée était de jouer sur la double partance pour me permettre, en tirant le 10 mètres, de pouvoir faire baisser la pression et me mettre dans de bonnes dispositions pour l’épreuve à 25 mètres qui se tire dans 2 jours.
Avant le PET*, il y a 2 jours, la pression était forte. Je suis à Rio pour tirer mes 3e jeux olympiques et je me dis que ce sera sans doute mes derniers. Du coup, il était important de repartir d’ici avec un résultat satisfaisant.
Après de bons échanges avec Hervé Carratu, l’entraîneur national, nous avons décidé de construire ce match plomb après plomb.

La technique ne constitue pas mon principal souci. Ici c’est plus l’état d’esprit qu’il faut aménager : vivre pleinement le plomb jusqu’à ce qu’il atteigne la cible de manière à construire un plan de vol jusqu’à la fin du match. Ça aurait pu passer mais bon…
Je suis tout de même contente du résultat. Il ne manquait pas grand-chose. Surtout qu’avant le début du match, c’était loin d’être gagné !

Mais surtout, la performance d’aujourd’hui me libère un peu. Elle me permet d’envisager plus sereinement l’épreuve suivante à 25 mètres et me conforte dans mes choix : je sais que je peux partir avec le même état d’esprit et peut-être attraper le petit plus qui, je l’espère, me permettra d’accéder à la finale où tout sera alors possible. »
* Pre-Event-Training : entraînement officiel

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Mathilde LAMOLLE

Comment as-tu vécu tes premiers Jeux Olympiques ?

« Je suis très déçue, parce que je suis consciente d’être capable de rentrer en finale et je me suis fais submerger par les émotions et l’enjeu de cette compétition. »

Est-ce que ça va te rendre plus forte pour la suite ?

« Forcément, avoir vécu ce genre d’expérience c’est magique et on a qu’une envie, c’est d’y retourner ! »

Que s’est-il passé dans cette dernière série de vitesse ?

« Le pistolet ne s’est pas réarmé car visiblement je n’ai pas suffisamment relâché le doigt lors du coup précédent. Je m’en veux bien sûr mais cela ne m’aurait de tout façon pas permis de rentrer en finale. J’avais déjà perdu trop de points en amont. L’ensemble du match est cependant correct et il est important que je retienne les points positifs de cette expérience pour la suite.

Le retour au pas de tir aura lieu en septembre pour le championnat de France des clubs, puis le championnat du monde universitaire. Ensuite, il faudra reprendre l’entraînement de fond pour continuer à progresser encore J’ai maintenant quatre ans pour acquérir encore plus d’expérience internationale et revenir aux Jeux de Tokyo plus forte.

Je remercie la FFTir, les entraîneurs pour leur accompagnement durant cet événement. Je remercie aussi ma famille et mon entourage pour m’avoir aidée dans ce parcours. »

Arbitre internationale

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Ghislaine BRIEZ

Comment se passent ces Jeux Olympiques de votre point de vue ?

« Tout va bien. Je suis ici avec de nouvelles fonctions en tant que chef assistant du classement. Je me prépare pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024 !! Ma présence à Rio résulte d’une invitation du Comité d’organisation Rio 2016. Personne n’était en capacité de prendre cette fonction, raison pour laquelle ils ont fait appel à moi. Ils auraient souhaité que je sois « chef » du bureau de classement, j’ai pris l’entière responsabilité du poste mais au titre d’assistant, pour moi un Brésilien doit avoir ce poste sur le papier et non une Française. Ce sont cette année les jeux des Brésiliens, nous aurons les nôtres, je l’espère, en 2024 et là nous verrons ! »

Encadrement

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Gilles MULLER – Directeur Technique National

La majeure partie de la délégation est arrivée au village olympique. Quelles sont vos impressions quant à sa physionomie ?

« Comme à chaque Jeux Olympiques, la livraison du village se fait très rapidement ; 12 000 athlètes accèdent, en même temps, à des bâtiments totalement neufs. À l’arrivée il y a forcément quelques petits soucis de plomberie mais rien d’inquiétant surtout lorsque cela est réglé rapidement et dans la bonne humeur par de chaleureux Brésiliens.

À noter également la configuration très réussie au niveau de l’implantation des bâtiments qui amène une certaine convivialité. »

Avez-vous trouvé que Rio avait changé depuis la coupe du Monde pré-olympique du mois d’avril dernier ?

« Les Brésiliens ont fortement travaillé à l’accueil de ces jeux dans de bonnes conditions. Rio s’est transformé, la plage de Copacabana sera dédiée au public et à un des sports « phare » le beach-volley. Pour le reste les installations étaient déjà très en place en avril dernier. »

On parle beaucoup des soucis de transport dans une ville très embouteillée, comment cela se passe-t-il de votre côté ?

« Traditionnellement le tir est très excentré et souffre de temps de transport important. Sur ces Jeux nous sommes gâtés puisque grâce aux travaux pharaoniques qui ont été engagés par l’État de Rio, le stand est à moins de 30 minutes du village olympique où nous sommes logés.

Plus généralement, la majorité des sites seront à un maximum d’une heure du village, notamment grâce aux voies olympiques spécifiques mises en place. »

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David ABIHSSIRA – Directeur Technique National Adjoint

Comment s’est déroulée votre arrivée à Rio ?

« Globalement très bien. Nous n’avons pas rencontré de difficulté particulière. Les procédures d’accréditation, pour l’entrée au village et sur le site olympique, étaient organisées dès l’arrivée à l’aéroport pour certains et à l’arrivée au village olympique pour d’autres.

Pour les bagages non plus, nous n’avons pas eu de souci: après une petite formalité douanière, les armes et les munitions ont été acheminées directement à l’armurerie du stand de tir. De notre côté, une navette nous attendait pour nous conduire directement au village olympique situé dans le quartier de Barra. »

Quelles sont les conditions climatiques en ce moment au Brésil ?

« En comparaison à ce que nous avons connu au mois d’avril, lors de la compétition pré-olympique, où les températures avoisinaient les 40 degrés, nous apprécions la température qui règne sur Rio en ce moment et qui oscille entre 20 et 25 degrés. Ainsi il fait relativement doux et cela convient mieux aux tireurs.

Le vent est un peu plus présent aujourd’hui sur le stand mais nous ne sommes que dans la phase d’entraînement. Nous espérons que cela restera ainsi pour les journées de compétition. »

Comment vous êtes-vous organisés au village au niveau de la répartition des chambres entre athlètes et cadres ?

« Nous disposons de quatre appartements comprenant 2 chambres doubles chacun et un appartement de 3 chambres doubles qui va accueillir 5 personnes.

La délégation est ainsi répartie sur 3 appartements d’athlètes et 2 appartements pour l’encadrement. L’appartement se compose également d’une cuisine, de sanitaires et d’une salle commune. Les appartements sont assez confortables même s’il subsiste quelques problématiques qui sont réglées au fur et à mesure. Donc pour le moment nous n’avons pas de souci particulier au regard de certaines autres nations. »

Les repas servis dans le grand restaurant olympique sont-ils adaptés à nos habitudes alimentaires ?

« Toutes sortes de cuisine sont présentes au sein du restaurant du village. Nous retrouvons ainsi des plats typiquement européens mais également asiatiques ou brésiliens.

Il est difficile de dire qu’on ne trouve pas cuisine à son goût. Les viandes, poissons, accompagnements et desserts sont présents sous des formes diverses. Nous n’avons que l’embarras du choix. »

Vous avez pu effectuer les premiers entraînements libres sur le stand de tir, le stand a-t-il beaucoup changé depuis la coupe du monde pré-olympique d’avril dernier ?

« Au niveau des pas de tir 10 mètres, 25 mètres et 50 mètres, nous n’avons remarqué aucun changement notable. Certains travaux de finition sont simplement venus embellir l’ensemble déjà fort agréable.

Sur les pas de tir du plateau, deux tribunes ont été ajoutées derrière les postes B & C pour les spectateurs. Une grande tribune bétonnée se trouvait déjà derrière le poste A.

Le stand des finales, quant à lui, a été « relooké » pour répondre aux exigences internationales. Les retouches nécessaires ont été effectuées afin qu’il soit digne d’un événement comme les Jeux Olympiques. Ce stand est agréable, tant au niveau de sa structure que de ses couleurs, même si sa capacité me paraît un peu juste comparativement à celui de Londres 2012. »

Dans quel état d’esprit est l’équipe aujourd’hui à quelques jours de la cérémonie d’ouverture ?

« L’état d’esprit est plutôt très positif. Tout se passe bien. Ils ont fait la découverte du village, ils sont tous ravis d’être là. Nos athlètes évoluent dans un environnement très favorable, on peut dire que tous les feux sont au vert avant le début des compétitions. »

Allez-vous tous défiler dans ce mythique stade du Maracana pour la cérémonie d’ouverture ?

« Malheureusement l’organisation ici à Rio ne nous permettra pas d’être tous au stade pour cette cérémonie d’ouverture.

Si tous les athlètes ont la possibilité d’y participer, ce n’est pas le cas pour l’encadrement, dont l’effectif sera assez réduit. La délégation de la FFTir devrait comprendre une quinzaine de participants. »


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