Coupe des Alpes

Zoom sur ... l'encadrement - Coupe des alpes 2013

Patrick BIEBUYCK – Chef de délégation
France

La coupe des Alpes regroupe peu de
tireurs, mais de belles nations de tir, en ce début de saison d’été. Quels sont
vos objectifs sur Chambéry ?

Cette coupe représente évidemment un
bon entraînement en prévision des grosses compétitions de cette saison, pour
les juniors: le Hopes de Plzen, le grand prix de Suhl et le championnat
d’Europe d’Osijek. D’ailleurs elle sert principalement d’étape pour finaliser
les équipes qui seront composées pour les Europe.

Nous avons toujours l’espoir,
également, de remporter le trophée des nations que les Allemands ramènent
depuis plusieurs années, même s’ils ont déjà pris de l’avance dès le premier
jour. Comme cela se déroule sur nos terres, nous allons tenter de rester sur le
podium afin de faire honneur à la France.

Le règlement ISSF a changé pour
l’année 2013, que ce soit sportivement ou pour les équipements. Pouvez-vous
nous donner votre sentiment sur les nouvelles finales et les nouvelles cibles
SIUS ?

Sur le nouveau système des finales,
pour le moment il y a encore un manque d’harmonisation entre les différentes
épreuves, ce qui n’aide pas trop à la compréhension pour les néophytes. Pour le
Pistolet libre, le Pistolet 10 m et même le 25 m tout est bien assimilé par les
tireurs et les premières compétitions ont permis de s’y habituer. En plus le
show est assuré, comme nous avons pu le voir avec Valérian à Fort-Benning ou
les finales femmes à 25 m.

Il persistait une petite inquiétude
sur les finales Carabine 3 x 40 que nous jugions un peu longues et difficiles
après un match de trois heures, mais les premières compétitions de l’année ont
apporté pas mal d %u2018émotions et de spectacle… C’est plutôt bon signe pour
l’avenir.

Les nouvelles cibleries électroniques
SIUS demandent également pas mal d’adaptation pour les tireurs, que ce soit sur
la luminosité globale de la cible à 10 m ou sur l’intensité du noir à 25 m.

Globalement l’évolution est positive
et le niveau de performance reste solide et cela pourrait donner des envies à
l’ISSF d’harmoniser également le comptage au dixième sur l’ensemble des
épreuves.

Nicolas SCHIANCHI à Entraîneur
national Carabine Juniors

La coupe des Alpes n’est qu’une étape
dans le chemin des sélections pour le championnat d’Europe, mais la présence de
grandes nations Carabine permet d’évaluer le niveau de la nouvelle génération.
Peux-tu nous donner ton ressenti sur le groupe et tes objectifs pour cette
saison ?

La coupe des Alpes est effectivement une compétition
de préparation avec une concurrence internationale intéressante. Elle s’inscrit
dans le cadre de la préparation du groupe Juniors. Cette année, avec le stage
sélectif qui arrive dans quelques jours, l’objectif est de finaliser la
préparation mise en place depuis le début de saison. Nous avons quelques
nouveaux tireurs dans le groupe et les premiers résultats de cette année démontrent
que ceux-ci se sont rapidement intégrés. Nous avons une jeune génération
talentueuse, mais elle a besoin de prendre de l’expérience sur ce type de
compétition et cela nous permet également de faire venir des jeunes du groupe
Cadets pour les intégrer progressivement dans l’équipe.

L’objectif de la fin de saison est bien évidemment
les Championnats d’Europe. Après l’étape importante des sélections de la
semaine prochaine, nous pourrons alors nous projeter plus concrètement sur les
objectifs individuels et par équipe.

Le nouveau règlement sportif, donnant
plus de chances aux finalistes, se traduit-il par une nouvelle préparation à
l’entraînement au quotidien ?

À
ce jour, ces changements ont été abordés lors des différents stages sans
spécifiquement les avoir travaillés. Les échéances du début de saison nous ont
permis de découvrir réellement le déroulement des nouvelles finales et au vu
des premiers résultats nous pouvons constater que les tireurs se sont
rapidement adaptés. Avec la remise à zéro des compteurs, l’approche de la
finale est obligatoirement différente. Avant, nous avions une continuité du
match de qualification par dix coups de finale où il était possible d’avoir des
avances conséquentes. Aujourd’hui, après le match de qualification, une
nouvelle épreuve commence où tout est possible et cela est plaisant.

Nous
avons d’ailleurs pu constater lors des championnats d’Europe 10 m et lors des
premières coupes du Monde de nombreuses surprises et ainsi voir que la
hiérarchie mondiale n’est pas forcément respectée.

Techniquement
cela ne change rien, l’objectif reste le même. Par contre, l’approche mentale
de la finale n’est plus la même et ce facteur doit être renforcé et pourra
l’être réellement en prenant de l’expérience sur les différentes compétitions
qui vont suivre sur le mois de juin.

La France est passée proche d’une
médaille dans les épreuves Carabine aux JO de 2012 et nous pouvons remarquer
que le potentiel français est très intéressant pour les années à venir. Comme
tu as connu quelques générations de Juniors as-tu un pronostic à nous livrer
pour cette olympiade sur la route de Rio ?

Il
est difficile de prévoir, car nous sommes au début de l’olympiade et
personnellement je ne suis pas très fort dans les jeux de pronostic. Une chose est
certaine, le niveau français monte en puissance d’année en année avec l’arrivée
de jeunes tireurs comme Jérémy Monnier, Michael D’Halluin chez les hommes et
Marie Fayolle et Jennifer Olry chez les dames.

Ces
tireurs ont quitté la filière Juniors sur la précédente olympiade et au vu des
derniers résultats nous pouvons les imaginer aux JO de Rio, mais pour cela il y
aura d’abord la course aux quotas et il faudra être capable de rivaliser avec
les « anciens » qui sont toujours présents, avec un niveau de performance
remarquable.

Cette
concurrence interne sera intéressante à suivre…

Sylvie
RAYBAUT: Entraineur national PES/PER

La Coupe des Alpes est une
compétition de niveau très élevé pour toutes les nations représentées. C’est
une compétition importante dans le PER/PES, elle est principalement réservée
aux collectifs juniors sélectionnés en partie parmi ses meilleurs tireurs, au
pistolet comme à la carabine, tout en donnant l’opportunité à certains nouveaux
tireurs Français d’acquérir de l’expérience pour une première participation en
équipe de France.

La sélection a été donnée par les
entraîneurs nationaux juniors en laissant quelques places pour des cadets qui
intégreront le collectif junior la saison prochaine, ce qui sera probablement
le cas pour Ingrid Robert, par exemple à la carabine, au vue des bons résultats
cette année.

Dix neuf tireurs représentaient
notre nation. Sept ont fait partis des stages Inter-Région Méditerranée,
Mathilde et Aurélien LAMOLLE, Vincent POLO, Sophie SCIRE, Romain CABRIEL,
Antoine ADAMUS pour le pistolet et Alexis RAYNAUD pour la carabine, ce qui
représente un peu plus d’un tiers de l’effectif. C’est un bon résultat qui
démontre bien que le travail fourni en collaboration avec les trois ligues du
sud, Provence, Languedoc-Roussillon et Côte d’Azur a bien porté ses fruits. Il
est certain que sans l’aide des clubs et du staff des entraîneurs IRMed, ainsi
que la mis en place des stages cadets par la Fédération Française de Tir, ces
résultats auraient été plus difficiles à réaliser. L’union fait la force, les
résultats sont là pour le prouver. J’aime à penser que chacun
participe à l’élaboration de notre future élite.

Le collectif cadet carabine et
pistolet se divise en deux zones, le sud et le nord. Le collectif cadet zone sud est
encadré par Franck DUMOULIN, Claudette FRECHET et Frédéric LAMOLLE, le nord par
Julien BOUTMARD et Alain DUHANT pour ce qui concerne le pistolet. A la carabine, la zone sud est
encadrée par Jean-François ROSELIER et Sylvie RAYBAUT et le nord par Sarah
ROBERT et Martial ANSTETT. Tous ces entraîneurs sont
titulaires du Diplôme d’Etat Supérieur (DES) tir sportif et sont tous très motivés
pour relever le challenge dans une bonne entente de partage. On bosse pour un
même objectif: la détection de jeunes tireurs.

Quatre regroupements cadets ont
été organisés pendant les petites vacances scolaires sur cinq jours. Certains
d’entres eux ont participé à quelques compétitions nationales et
internationales, comme le grand Prix de Fleury les Aubrais, Dortmund, la Youth
League, le Trophée des Cigognes à Lingolheim, la Coupe des Alpes et Schwadernau.
La prochaine compétition réservée aux cadets est l’OFAJ qui se déroulera à Parthenay
du 29 juin au 05 juillet 2013.

Mes ambitions, sur un plus long
terme est de mettre l’accent sur les disciplines 50 mètres pour la carabine et
le 25/50 mètres pour le pistolet. Le nombre de places par nation pour les
compétitions internationales sont restreintes, les tireurs doivent être
polyvalents, ils doivent être performants dans toutes les disciplines
olympiques. C’est pourquoi en stage, nous ne devons plus séparer la saison
d’hiver avec celle d’été. Les épreuves 25/50 mètres doivent être tirées tout le
long de l’année pour espérer une réelle progression dans toutes les
disciplines. L’utilisation d’un stand indoor dans le sud serait de bon augure
pour nous permettre de tirer toute l’année à 50/25 mètres. Faute de stand,  nous leur ferons tirer du trois positions avec
un simulateur de tir en salle pour ne pas interrompre l’entraînement 50 mètres
et éviter la coupure hivernale.

Les compétitions sont aussi importantes
pour faire progresser nos jeunes talents. Ils doivent « matcher » le
plus possible et les circuits nationaux sont là pour leur permettre de
restituer en matchs ce qu’ils mettent en place pendant les stages et les
entraînements. De plus, les matchs des circuits leur permettent de rentrer dans
le classement national, ce qui peut aussi leur ouvrir les portes des
collectifs. Le classement est très important cela reflète, le niveau du tireur
mais aussi sa motivation et son implication dans le système.

Plus il participe à des
compétitions répertoriées au classement national, plus il aura des chances de
rentrer dans le collectif cadet, voire junior. C’est pendant les matchs qu’il
favorise son apprentissage, qu’il se forge son expérience, son assurance et son
savoir faire et surtout l’envie de gagner !

Une question se pose au sein de
notre groupe d’entraîneurs au sujet des cadets qui passeront juniors la saison
prochaine et qui n’ont pas encore tout à fait le niveau pour rentrer dans le
collectif junior. Je pense qu’ils ne faut surtout
pas les laisser « tomber », car ils pourraient prendre ça comme un
échec ou une sanction. Nous nous sommes investis sur ces
jeunes tireurs durant au moins deux saisons consécutives. Certains demandent
peut-être un peu plus de temps que d’autres pour gagner en maturité et ainsi
prendre leur dimension en terme de performance. Il serait dommage de passer à
côté de vrais talents juste à cause d’une histoire de catégorie d’âge.

En IRMed nous allons effectuer
cette transition pour ces jeunes afin de continuer à les suivre à les motiver
et à les aider à intégrer le collectif junior. Nous leur demandons de
l’exigence dans leur comportement et leur volonté, à nous de faire de même en
retour.

Un très gros travail est à fournir
dû au fait des changements du règlement international, le décompte en dixième
de points pour la carabine 10 mètres et le 60 balles couché, le changement de
l’ordre des positions au 3X20 et 3X40 ainsi que la réduction du temps de tir
impartie pour toutes les disciplines.

Les finales sont importantes à
travailler car les modifications de règlement entraînent une nouvelle
conception du tir en général, le match d’élimination devenant une phase de
qualification. Ainsi la finale devient un nouveau match à part entière pour les
8 premiers qui s’affrontent directement sans points d’avance ni de retard.

En collectif PER/PES nous devons agir
sur la technique, mais aussi sur la tactique de tir et l’approche de la
compétition pour amener nos jeunes talents sur la voie de la haute performance
et devenir de futurs champions. Projet ambitieux mais réalisable. Le PER/PES met en place aussi le
double projet pour nos jeunes tireurs, ce qui associe le projet sportif et le
projet scolaire ou universitaire individuel. Il est important que nos jeunes
soient en cohérence avec leurs études et le sport. L’un ne va pas sans l’autre,
pour réussir dans le sport, ils ne doivent pas être en échec scolaire et la
fédération ainsi que les entraîneurs doivent garder un regard sur ce sujet.

La Fédération met en place une
vraie politique sportive concernant ses jeunes talents Français qui certe, peut
être améliorée, mais qui a le mérite d’exister.